Jouer la provocation

Ma vie est perdue. J'ai tout foutu en l'air. Pourquoi ? Je ne me souviens plus... J'ai envie de me prendre une grande claque dans la gueule. J'ai envie de me foutre en l'air, de me laisser tomber, sans jamais oser revenir en arrière. Mais je ne peux pas me laisser porter par les autres aussi gratuitement, tout a un prix. Et si je donne tout ce que je possède, tout me manquera. A commencer par toi.

J'avais pas envie ; j'ai tout tué par manque de motivation. Je n'ai pas vécu & je ne suis pas morte : j'ai végété. J'ai envie de m'excuser en précisant que je l'ai fait par peur d'affronter ce qui m'entoure. Mais non, évidemment, en tant qu'horrible égoïste, j'ai scrupulesement veillé à ne pas me brusquer moi-même. J'ai appris à faire bosser les autres à ma place. Je me suis doucement enlisée dans une torpeur terrible ; je me suis amollie, j'ai régressé alors que tout évoluait dans mon milieu. La vie est un roman d'apprentissage, mais un ouvrage lourd, long et ennuyeux.

Mes caprices de princesse m'écoeurent. Je suis qu'un morceau de pierre, un banal caillou qui ne changera jamais. Je suis vidée de toute énergie, je suis lasse et immobile. Je me demande si souvent : << Mais ces gens qui s'en prennent plein la face quotidiennement, comment font-ils pour ne pas se révolter ? Et ceux qui doivent supporter les regards qui les suivent, qui les inspectent de la tête au pieds, où trouvent-t-ils la force de ne pas fuir ? >>. Et je ne trouve pas la réponse. Peut-être est-elle sous mes yeux. Mais je n'ai pas envie de bouger. Par flemme.